Syrie, les morts s’accumulent…
…pendant que les « démocraties » discutent !
J’avais prévu de consacrer ma chronique dominicale à la béatification de Jean-Paul II et l’insoutenable carnage en cours en Syrie est revenu occuper tout l’espace, si tant est qu’il l’ait jamais vraiment quitté.
Pour comprendre ce qui s’y passe, notamment ce que les opinions occidentales perçoivent comme une fatale dégradation depuis le certificat de « dirigeant fréquentable » accordé par Nicolas Sarkozy à Bachar El Assad le 14 juillet 2008 sur les Champs-Elysées, tentons d’observer la situation en adoptant le point de vue du Syrien de base…
…pour qui rien n’a vraiment changé dans le comportement du régime entre le père Hafez et le fils Bachar !
Vu d’ici, cette affirmation semble ridicule, Bachar n’est-il pas présenté par les médias comme un jeune responsable, ouvert, souriant, décidé à moderniser son pays, etc. ? Il serait même tolérant car alors qu’il est chiite alaouite, la famille de sa charmante épouse Asma n’est-elle pas sunnite ?
Toute la communication autour d’eux contribuait à forger cette image heureuse, actuelle, paisible. Je me souviens d’ailleurs d’un reportage de Paris Match de décembre dernier qui faisait écho à une « escapade amoureuse » du couple dans la capitale française lors de la dernière visite du dictateur en France.
La première dame syrienne y tenait des propos que peu de démocrates auraient renié…
J’ai choisi la photo ci-dessus pour illustrer le gouffre existant entre l’image extérieure et la réalité intérieure qui est celle de l’assassinat de plus de 500 personnes depuis le mois de mars et d’innombrables tortures, blessures, disparitions, arrestations arbitraires, violences en tout genre, etc. qui concernent les hommes mais aussi les femmes et les enfants.
La Syrie est le principal allié de l’Iran, ce qui pour les « démocraties » occidentales justifiait largement de fermer les yeux sur les manquements de la famille El Assad. Car, disposer d’un canal de contact voire d’influence (Lorsque nos dirigeants se surprennent à rêver sur un pouvoir qu’ils n’ont décidément pas), sur le régime des Mollahs n’avait pas de prix.
Quitte à ce que ce prix soit réglé cash par des enfants dont les dents et les ongles ont été arrachés par les sbires du régime afin de dissuader d’autres de les imiter !
Nous sommes le 1er mai, combien de victimes seront-elles encore nécessaires pour que nous cessions de penser que les vies humaines ont des valeurs différentes selon leur nationalité, leur religion, leur genre, leur niveau social, etc. ou la position pseudo stratégique de leur pays dans la cacophonie des nations ?
Encore une fois, tous les enfants du monde ont droit à tous les droits !
Quand je regarde l’image ci-dessus, quand je vois cet adolescent battu par les services de sécurité syriens parce qu’il a juste voulu s’exprimer sans violence, je repense à l’article de Paris Match et je me dis que la communication est désormais l’arme de destruction massive la plus efficace.
Réveillons-nous, réveillons-nous…
