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Marchés financiers, folie ou logique ?

Submitted by on jeudi, 1 décembre 2011No Comment

Comment comprendre les errements actuels des marchés ? Et si quelques simples graphiques nous permettaient d’y voir un peu plus clair ?

«Marchés», mettons le mot entre guillemets car il semble que pour une majorité croissante de personnes, un étrange et inquiétant phénomène d’incarnation soit en cours. Ils perçoivent, en effet, de plus en plus les «marchés» comme une entité douée de raisonnement et de volonté, nous allons y revenir…

Débutons par la synthèse graphique du 30 novembre 2011 sur le DAX30 (Deutscher Aktienindex, indice allemand regroupant les 30 plus importantes capitalisations boursières du pays)

En résumé, près de 5% de hausse en une seule journée, ce que beaucoup d’observateurs non professionnels ne peuvent comprendre dans un environnement médiatique dans lequel a) l’expression «faillite des états» revient si souvent b) leur propre épargne leur rapportera peut-être 2 à 3% en une année.

L’incompréhension est renforcée devant cet autre graphique, du CAC40 cette fois, qui s’est envolé de plus de 10% en 4 séances.

«Comment est-ce possible» est l’une des questions que l’on entend le plus souvent et qui fait écho à la remarque d’introduction sur cette entité qui serait «douée de raisonnement et de volonté» mais selon un mode de fonctionnement qui nous échapperait totalement.

Avant de poursuivre, un autre souvenir des mouvements récents, remontons cette fois jusqu’en janvier 2011 sur l’EUROSTOXX50 (Soit l’indice établi sur 50 des plus grandes capitalisations boursières européennes) pour constater les soubresauts de cette année finissante.

Pour l’agrémenter de pourcentages, imaginez que par rapport au niveau actuel, il s’est situé 30% plus haut et 15% plus bas depuis le début de l’année, ce que certains qualifieraient sans peine de «grande volatilité».

Nous sommes donc loin d’une situation paisible et l’on peut se demander ce que des «amateurs» peuvent y trouver à part beaucoup de mauvais coups et donc de pertes substantielles ? Remarque à laquelle, il est habituellement répondu que la volatilité actuelle est exceptionnelle et qu’elle est due à la crise des dettes souveraines, vraiment ?

Étayons notre réflexion avec un nouveau graphique, celui du DAX allemand (Pays reconnu comme moteur ou poumon économique de l’Europe, selon que notre vision soit industrielle ou écologiste) mais sur les 15 dernières années.

Que peut-on y voir ?

Que la matière première avec laquelle les «marchés» sont construits est la crise, que les envolées triomphantes et les chutes dramatiques sont l’énergie qui les meut. Que ces mouvements, considérés à courte vue comme erratiques, sont consubstantiels du système financier mondial parce qu’eux seuls peuvent permettre les gains gigantesques recherchés.

A titre d’exemple, on mesure souvent la capacité des traders de Goldman Sachs au nombre de journées où leur performance a dépassé les 100 millions de dollars de gains. Vous avez bien lu, 100 millions de dollars en 1 seule journée ! En 2011, on en compte déjà plusieurs dizaines…

En résumé, impossible de nier la crise des dettes souveraines des pays dits «développés» ni de refuser de s’inquiéter des signes de ralentissement économique qui s’accumulent (Pour ne pas parler de récession) mais il est surtout urgent de se rappeler que les «marchés» sont des créatures qui enrichissent leurs maîtres à la hausse comme à la baisse.

Donc qu’importe qu’ils montent ou descendent pourvu qu’ils convulsent !

Il n’y a que le «vulgus pecus» qui gagne peut-être, un peu, quand tout va bien et perd à coup sûr quand quoi que ce soit va mal.

A méditer…

 

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