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Kwami Ogonno n’est pas le bienvenu

Submitted by on mercredi, 26 janvier 2011No Comment

Le reportage diffusé hier soir par Arte devrait être projeté dans toutes les écoles, clubs sportifs et autres lieux de rencontre, troisième âge y compris.

Vous vous souviendrez peut-être du livre « Tête de turc » qui avait connu un succès international dans les années 80 et qui relatait la vie d’un ouvrier turc en Allemagne ? Cet ouvrier n’était autre que Günter Wallraff déguisé, journaliste de son état qui avait révélé à son pays les effrayantes et honteuses conditions de vie imposées aux travailleurs immigrés.

Et bien, il a recommencé…

Mais cette fois dans la peau d’un noir, Kwami Ogonno, somalien refugié en Allemagne

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Les situations sont tellement invraisemblables que l’on met un moment à entrer dans l’histoire. L’histoire ? Celle du racisme ordinaire, du refus de l’autre, du nègre !

Il y a des moments de tension extrême dans le documentaire mais ce ne sont pas ceux qui m’ont le plus impressionné car ils surviennent dans le cadre d’un match de foot ou dans un bar, endroits peu réputés pour leur calme et/ou l’élévation spirituelle qu’ils procurent.

Ce qui m’a dégoûté, le mot n’est pas trop fort, c’est bien l’attitude des « honnêtes gens » qui se croient autorisés à multiplier les saillies sur sa couleur, son mode de vie, sa paresse, sa volonté de prendre l’argent des allemands, etc.

Les mensonges qu’ils n »hésitent pas à proférer pour qu’il ne fréquente pas leurs lieux, camping, club, logement, travail, etc. Il y a une scène quasi surréaliste dans une administration où accompagné d’un véritable homme noir allemand, ils se renseignent sur les conditions à remplir pour obtenir un permis de chasse et sont traités comme des sous-hommes.

« Ces gens-là ne sont pas comme nous… » serait le leitmotiv des « bons allemands » qu’il a croisé pendant une année sous son impressionnant maquillage. Honte à eux, sans ostraciser particulièrement les allemands car je crains que le résultat aurait été similaire dans la plupart des pays européens.

En me souvenant de ma première école à Genève dans laquelle les nationalités et les couleurs se mélangeaient allègrement, je remercie ma ville natale pour son ouverture au monde et rappelle le rôle indispensable de l’éducation.

Puis, sans prétention mais fermement, je conclus par un

« Ces gens-là ne sont pas comme moi… »

Bonne journée à tous

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