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Hollande / Sarkozy = Match NUL

Submitted by on jeudi, 3 mai 2012No Comment

Quelle est la légitimité d’un suisse n’habitant pas en France pour commenter «LE» débat «démocratique» quinquennal hexagonal ?

Certainement aucune pour une frange de l’électorat, qui justement ne porte pas de frange ; totale pour ceux qui ne clivent pas systématiquement et souhaitent s’inspirer des pratiques réussies même si elles n’ont pas le même passeport.

C’est donc sans parti pris que j’ai regardé «LA» joute, celle qui pouvait tout changer, celle qui allait éclairer le chemin sur 5 ans, celle qui allait rassembler une majorité et, pardon, l’ai trouvée… nulle !

Sur la forme, peu de choses à en dire, un comportement manquant singulièrement de hauteur et de rayonnement (Sauf sur le nucléaire… Je sais, c’était une saillie facile) où les débatteurs ne sont même pas parvenus à se mettre d’accord sur quelques chiffres afin de pouvoir utiliser cette référence commune pour exposer leurs programmes et donc leurs différences.

S’interrompant souvent, contestant en mode quasi automatique les démonstrations statistiques de l’adversaire, les candidats occupaient un registre clairement décidé à l’avance : François Hollande devait apparaître comme un pitbull et Nicolas Sarkozy comme l’expérience incarnée.

Leur confrontation en est ressortie brouillonne, immature et inintéressante.

Venons-en au fond pour constater que François Hollande souhaite s’inspirer de la réussite allemande, en rejetant les mesures qui l’ont permises – comprenne qui pourra – pendant que Nicolas Sarkozy a laborieusement expliqué que la situation française était meilleure que celle des autres pays européens, parlant plus du passé que de l’avenir.

Les candidats se rejoignant sur l’impérieuse nécessité de réduire les déficits, sans convaincre sur la méthode qu’ils emploieraient pour y parvenir puisqu’il s’agit d’abord de changer le moins possible et de concentrer les efforts sur les «riches».

Il serait donc possible d’alléger les 1’800 milliards de dette française sans impacter les revenus et autres pensions grâce à une forte taxation des plus aisés ? Sans qu’ils partent ?

A ce sujet, outre l’aberration économique et l’erreur manifeste de calcul (Quelques dizaines de milliers de personnes ne pourront jamais assumer le train de vie de quelques dizaines de millions). je suggère aux candidats de prendre contact avec les bureaux belges, luxembourgeois, suisses, etc. spécialisés dans l’accueil des riches français pour qu’ils mesurent l’ampleur de l’hémorragie qu’ils pourraient provoquer.

Digression personnelle, je milite depuis longtemps pour une taxation des flux financiers qui devrait rapporter des dizaines de milliards à la seule échelle continentale, doublée d’une claire et étanche séparation entre les activités bancaires spéculatives et de dépôt pour calmer drastiquement la frénésie des marchés.

Je ne défends donc aucunement l’Olympe dorée des 3% de la population mondiale qui possède plus que les 97% restants, aucunement. Il faut cependant assainir le système financier intelligemment puisqu’il n’a jamais été aussi simple de déplacer un patrimoine dématérialisé qu’en 2012.

Avoir comme principale source de financement le pressurage des plus riches va conduire à un appauvrissement puisqu’ils vont placer leurs avoirs dans des pays à la fiscalité plus légère. Je ne comprends pas que les français refusent continûment de voir la réalité ?

Où vivent Alain Prost, Sébastien Loeb, Jean-Claude Killy, Guy Forget, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Alain Delon, Charles Aznavour, Jean-Louis David, etc, sans oublier que les noms précédemment cités sont connus mais que les plus importants patrimoines sont ceux des Wertheimer, Castel, Rothschild, Peugeot, Lescure, Bich, Taittinger, Lacoste, etc. et qu’ils ont tous choisi la Suisse.

Est-ce aberrant de demander si une taxation française moins confiscatoire ne serait pas plus efficace puisque les milliards qu’ils représentent contribueraient alors à l’économie nationale au lieu de profiter aux comptes helvètes ?

Hier soir, cette question était visiblement non seulement taboue mais totalement hors sujet, chaque candidat disposant d’une baguette magique qui va lui permettre de multiplier les recettes et d’alléger les dépenses en faisant financer ses actions par cette tranche de la population française qui roule sur l’or…

Que me reste-t-il de ce débat ?

Une impression de rendez-vous démocratique majeur (Un tous les 5 ans !) raté et si éloigné des enjeux que je déclare le match nul, totalement NUL.

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