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30 ans

Submitted by on vendredi, 12 novembre 20102 Comments

Comment mieux mesurer le passage du temps que de réaliser qu’il y a aujourd’hui 30 années que ma mère est morte ?

101112-GeorgetteMartin

Je me souviens de cette journée, non comme si c’était celle d’hier, mais comme si elle était pour toujours gravée dans un espace-temps unique qui ferait qu’elle ne peut s’effacer.

Pourtant, ce n’est pas ce mercredi-là que la peine fut la plus grande. J’étais écartelé entre l’incompréhension et, j’ose le dire, le soulagement, elle avait enfin fini de souffrir. L’absence ne s’est faite sentir que plus tard, cela a vraiment commencé lors de son enterrement, lorsque j’ai tout à coup réalisé que c’était ma mère que l’on descendait dans cette cavité terrifiante.

Je me souviens m’être demandé une fraction de seconde s’il était possible de respirer « là au fond » avant de commencer à comprendre – concrètement – qu’elle ne respirerait plus jamais.

Je me souviens de m’être adressé à elle, dans le silence de mon cœur, pour lui demander pardon de tout ce que j’avais pu faire ou dire qui avait pu lui faire du mal ainsi que pour tout ce que je n’avais pas dit ou fait qui aurait pu lui faire du bien.

Elle était née, avait vécu et était partie dans une parenthèse de 49 années. Ce 12 novembre 1980, je ne pensais pas encore que 49 ans, c’était très jeune pour partir, trop jeune.

Je n’arrive pas à me projeter dans une discussion virtuelle avec ma mère aujourd’hui, elle se tiendrait devant moi et elle aurait mon âge ! Comment imaginer parler à ma mère d’égale à égal ? Comment communiquer avec ma « contemporaine », ce qu’elle n’a jamais été et pourtant sera pour encore quelques mois avant, si Dieu me prête vie, de devenir une sorte de « cadette » au fur et à mesure que les années passeront ?

J’ai beaucoup d’imagination mais là, je suis totalement submergé par cette perspective…

Je veux juste lui dire, à travers ce temps qui bat la mesure de nos vies, que je pense à elle, qu’elle est encore vivante dans nos cœurs et que je la vois dans les yeux de mes garçons Michael, Manuel Jr, Maxence et Mallory.

Georgette Martin (1931-1980), tu as existé, tu as aimé, tu es partie mais tu n’es pas oubliée…

2 Comments »

  • Anne-Marie Bonino said:

    Cher Manuel,

    Je me souviens très bien de ta maman Georgette ! C’était une grande femme. Je ne peux pas réaliser pas que cela fait déjà 30 ans qu’elle est partie. Ma tante, Yvonne Botta, m’en parlait souvent car elles étaient de grandes amies.

    A bientôt, j’espère.

    Amicalement.

    Anne-Marie Bonino
    (Bois-de-la-Chapelle 103 – 1213 Onex)

  • Elisa said:

    Manuel,

    Tu allumeras une bougie à côté de sa photo, pour symboliser sa présence.

    Je t’embrasse.

    Elisabeth.