Continuum
Journal du Monde et d’Ailleurs débuté en 2004
CyberDodo
Outil global de communication dédié à la Défense de la Vie
Magazine
Une sélection de chroniques par thèmes
Photos
Une image ne vaut-elle pas 10’000 mots ?
Vidéos
Une fenêtre entrouverte sur le Monde
Home » Non classé

Roms ?

Submitted by on vendredi, 17 septembre 2010No Comment

Victimes de l’opprobre jetée par le président français, les médias se remplissent jour après jour de ce nom : Roms, au fur et à mesure que leurs camps se vident dans l’hexagone.

L’agitation politique a peut-être atteint son paroxysme lorsque la commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux Viviane Reding avait tracé une parallèle entre les déportations des Juifs pendant la seconde guerre mondiale et les expulsions en cours de Roms.

Avait-elle basculé dans l’outrance ?

100917-Roms

Toute la question est de savoir à quel moment on s’indigne ou à quel niveau on place le respect de la dignité humaine, concrètement :

Les Roms expulsés de France sont-ils conduits vers des camps de la mort ?

Non

Les Roms présents en France sont-ils pour la plupart d’entre eux citoyens européens ?

Il semble que oui

Les Droits Humains des Roms sont-ils respectés lorsqu’ils sont renvoyés manu militari de France ?

Il semble difficile de répondre oui

Les Roms sont-ils discriminés en tant que peuple ou pire race lors de ces expulsions ?

Il semble difficile de ne pas répondre oui

Qu’ont répondu les autorités françaises ?

En résumé, nous faisons ce que nous voulons chez nous, nous renvoyons ces gens par avion et avec un pécule, nous continuerons à le faire, les propos de la commissaire Reding sont inacceptables.

Donc, le droit communautaire (Notamment la libre circulation des citoyens européens et leur protection contre toute discrimination) est compris par la France comme une sécurité lorsqu’elle la protège et comme une contrainte que l’on peut parfaitement fouler au pied dans le cas des Roms (Ou celui des quotas de pêche dans un autre domaine).

Pour le dire autrement, le droit communautaire ne doit s’appliquer que tant que les autorités françaises estiment que ses effets sont utiles au pays, on comprend mieux l’absence d’élan européen !

Ne soyons pas naïfs pour autant car la situation sur le terrain peut être difficile, j’ai eu l’occasion de vivre une expérience étonnante il y a quelques années. En Provence, un soir d’été, nous nous apprêtions à passer à table lorsque nous avons entendu de la musique, beaucoup de musique.

Cherchant l’origine de ce tintamarre soudain, nous nous sommes retrouvés nez à nez non pas avec des Roms mais des gens du voyage français, une bonne centaine, qui avaient décidé d’organiser une fête évangélique sur le terrain qui bordait la maison !

Aucune autorisation ne nous avait été demandée, leur installation s’était passée dans un grand calme et ce n’est qu’au moment où tout était monté (Tentes, caravanes en cercle, générateurs, etc.) qu’ils avaient bruyamment annoncé leur présence.

Quelques discussions plus tard, ils ont accepté de lever le camp le lendemain. Le « chef » m’expliquant qu’ils n’avaient pas compté pouvoir rester plus longtemps mais que l’absence chronique de terrains les contraignait à ce comportement de « fait accompli ».

Je ne compare pas la situation de ces 2 communautés car « mes » squatters bénéficiaient d’un matériel impressionnant (Nombreux véhicules, tentes, équipement de qualité, etc.) alors que les images des camps de Roms montrées par la télévision font écho à une pauvreté écœurante à côté de notre confort.

Pauvreté, le mot est lâché, encore et toujours…

Tant que nous accepterons de vivre dans une société dans laquelle certains ont tout (Grand bien leur fasse, je ne suis pas jaloux et la plupart ont beaucoup travaillé pour l’avoir donc c’est mérité) et d’autres rien, nous accréditerons l’idée qu’il est normal en ce début de 3ème millénaire de produire du malheur et de l’exclusion à la chaîne.

La pauvreté qui tue un enfant toutes les 6 secondes (!!!!!!) parce qu’il n’a pas assez à manger est la même – en moins dramatique – qui pousse les Roms à « tenter leur chance ailleurs ».

La solution est donc bien d’aider et pas de stigmatiser mais les politiques, le nez dans le guidon électoral, sont-ils capables de le comprendre ?

Bonne journée à tous

Comments are closed.